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Pourquoi y a-t-il des éclairs pendant un orage ?

Thème : Orages & phénomènes électriques · Mise à jour : 26/11/2025

1. L’électricité, ce n’est pas que dans les prises

Avant de parler d’orage, il faut rappeler une chose :

Dans la vie de tous les jours, on voit déjà des phénomènes similaires à la foudre, mais à tiny échelle :

Dans tous ces cas :

  1. On crée un déséquilibre de charges électriques (une zone plus chargée +, l’autre plus chargée -).

  2. À un moment, la différence est trop grande → il y a une étincelle qui rétablit une partie de l’équilibre.

Un éclair d’orage, c’est la même chose, mais à une échelle gigantesque.


2. Le nuage d’orage : une “usine” à fabriquer des charges électriques

Les éclairs se produisent presque toujours dans des nuages d’orage : les cumulonimbus.

Ce sont des nuages :

À l’intérieur, c’est le chaos :

Ces collisions et mouvements jouent un rôle clé dans la séparation des charges.


3. Comment les charges se séparent dans le nuage ?

Il existe plusieurs détails physiques assez complexes, mais l’idée générale est la suivante :

  1. Dans la partie centrale du nuage, là où coexistent :

    • gouttes d’eau,

    • glace,

    • grésil / grêlons (petites billes de glace appelées grésil ou grésil neigeux),

    les collisions entre ces particules provoquent un transfert de charges électriques.

  2. En simplifiant :

    • certaines particules (souvent les grêlons plus lourds) ont tendance à devenir plus négatives,

    • d’autres (minuscules cristaux de glace plus légers) deviennent plutôt positives.

  3. Les courants dans le nuage séparent ensuite ces particules :

    • les plus légères (chargées +) sont emportées vers le haut par les courants ascendants,

    • les plus lourdes (chargées -) tombent davantage vers le bas du nuage.

Résultat : le nuage d’orage se retrouve organisé, en gros, comme ceci :

On a donc une sorte de gigantesque pile électrique naturelle, avec un + et un - séparés par plusieurs kilomètres.


4. Le sol réagit aussi : il se “charge” sous le nuage

Sous la base du nuage, le sol (et tout ce qui est dessus : arbres, bâtiments, personnes, etc.) est influencé par la charge du nuage.

Tu as alors :

L’atmosphère, entre tout ça, se retrouve avec un fort champ électrique :
comme une tension énorme entre deux plaques d’un condensateur, mais cette fois ce sont nuage et sol.


5. À un moment, l’air ne peut plus isoler : il “cède”

L’air, normalement, est un bon isolant :
c’est pour ça que tu ne prends pas de décharge juste en regardant un nuage !

Mais :

C’est comme si la tension devenait trop élevée dans un circuit électrique :
l’isolant (ici, l’air) finit par se percer.

Alors, une décharge brutale se produit :

c’est l’éclair.

Cette décharge :


6. Les différents types d’éclairs

On imagine souvent uniquement l’éclair qui frappe le sol, mais il existe plusieurs types :

  1. Éclairs intra-nuage

    • La décharge se produit à l’intérieur du nuage, entre zones de charges opposées.

    • C’est le type le plus fréquent.

    • Tu vois alors le nuage s’illuminer de l’intérieur.

  2. Éclairs nuage-nuage

    • La décharge relie deux nuages distincts, ou deux zones éloignées d’un même système nuageux.

    • On voit souvent une sorte de lumière diffuse ou des arcs plus horizontaux.

  3. Éclairs nuage-sol (foudre au sol)

    • C’est la foudre qui touche le sol, celle qu’on redoute le plus.

    • Elle relie généralement la base négative du nuage à une zone positive au sol.

    • Elle peut frapper :

      • un arbre,

      • un bâtiment,

      • un paratonnerre,

      • ou, plus rarement, une personne.

Il existe aussi des variantes plus rares (foudre positive, éclairs ascendants depuis des éoliennes ou des antennes, etc.), mais le principe de base reste :

relier deux régions de charge différente pour réduire le déséquilibre.


7. Ce qui se passe pendant un éclair (en très résumé)

Un éclair, ce n’est pas un trait lumineux qui se dessine d’un coup, parfaitement net.

En réalité :

  1. Un canal précurseur (appelé traceur, ou leader) descend du nuage vers le sol :

    • en zigzag,

    • en plusieurs “étapes”,

    • en cherchant un chemin favorable (zones plus ionisées, pointes, objets élevés).

  2. Quand le canal approche du sol :

    • le sol émet parfois un traceur ascendant,

    • les deux se rencontrent.

  3. À ce moment, une décharge principale remonte du sol vers le nuage :

    • c’est elle que tu vois comme le trait lumineux intense,

    • l’air dans le canal est chauffé à une température énorme (de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers de degrés).

  4. Cet air surchauffé :

    • se dilate brutalement,

    • crée une onde de choc qui se propage dans l’air →
      👉 c’est le tonnerre.

Tout cela se produit en une fraction de seconde, mais la caméra haute vitesse révèle ces étapes successives.


8. Pourquoi seulement dans les orages (ou presque) ?

On pourrait se demander :
“Pourquoi n’y a-t-il pas d’éclairs dans les nuages normaux ?”

Parce qu’il faut :

Les cumulus de beau temps :

Les cumulonimbus (nuages d’orage), eux :


9. En résumé

Pour répondre simplement à :
“Pourquoi y a-t-il des éclairs pendant un orage ?”

En bref :

il y a des éclairs pendant un orage parce que le nuage d’orage est une énorme usine à électricité,
et la foudre est simplement la façon spectaculaire dont la nature se débarrasse d’un trop plein de charges électriques.

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