1. Qu’est-ce qu’une vague de chaleur ou canicule ?
1.1 Définition générale : vague de chaleur
Au sens large, une vague de chaleur est une période de temps anormalement chaud pour une région donnée, qui dure au moins plusieurs jours d’affilée, parfois plus, avec des températures nettement au-dessus des valeurs habituelles de la saison.
Les organisations internationales (OMM, OMS, etc.) insistent sur plusieurs points :
Durée : au moins 2 à 3 jours, parfois plus (certaines définitions parlent de 5 jours ou plus).
Intensité : températures bien supérieures aux normales locales (par exemple +5 °C au-dessus de la moyenne des maximales).
Maximales et minimales élevées : les nuits restent chaudes, ce qui empêche le corps et les bâtiments de se refroidir.
Période de l’année : pendant la saison chaude (fin printemps, été, début automne selon les régions).
En résumé :
Une vague de chaleur = plusieurs jours de suite avec des journées très chaudes et des nuits trop douces, bien au-dessus de ce qu’on considère comme “normal” pour l’endroit et la saison.
1.2 La “canicule” en France : une vague de chaleur avec seuils précis
En France, le mot canicule a un sens plus précis encore.
Météo-France la définit comme :
une période de chaleur intense et durable, de jour comme de nuit, sur au moins 3 jours consécutifs, avec des seuils de température propres à chaque département.
Concrètement :
Pour chaque département, on définit un seuil de vigilance canicule basé sur :
la température maximale moyenne sur 3 jours,
la température minimale nocturne moyenne sur 3 jours,
et l’impact attendu sur la santé (ce n’est pas qu’une question de chiffres, mais aussi de vulnérabilité locale).
Exemple (ordre d’idée) : autour de 36 °C le jour et 21 °C la nuit à Toulouse, ou d’autres combinaisons selon les villes.
On distingue aussi souvent :
Pic de chaleur : très forte chaleur, mais brève (1 jour ou 2).
Vague de chaleur : épisode chaud plus long, mais pas forcément au niveau de la canicule officielle.
Canicule : vague de chaleur particulièrement intense et durable, atteignant les seuils météo-sanitaires définis.
2. Qu’est-ce qu’une vague de froid ?
2.1 Définition générale
Là aussi, il ne s’agit pas juste d’une “journée très froide”, mais d’un épisode de froid persistant, intense et étendu.
Une vague de froid est généralement définie comme :
un épisode de temps anormalement froid pour la saison, qui dure au moins plusieurs jours, sur une large zone, avec des températures nettement inférieures aux normales. Les critères qui reviennent :
Durée : au moins 2 à 3 jours, parfois plus.
Intensité : températures très basses, parfois sans dégel dans la journée sur une grande partie du territoire.
Étendue géographique : un vaste territoire est concerné (région, pays…), pas seulement une vallée ou un sommet isolé.
Écart aux normales : températures inférieures aux normales d’au moins plusieurs degrés (par ex. −5 °C par rapport aux valeurs moyennes du mois).
Les services officiels français résument souvent ainsi :
persistance,
intensité,
étendue géographique.
Si l’une de ces trois conditions n’est pas remplie, on parle plutôt de coup de froid qu’une véritable vague de froid.
2.2 Exemples de vagues de froid marquantes
Les grandes vagues de froid (comme celles de février 1956 ou janvier 1963 en France) correspondent à :
des journées entières sans dégel sur de vastes régions,
des nuits très largement en dessous de 0 °C,
plusieurs jours d’affilée où les températures restent nettement sous les normales,
avec des conséquences majeures sur :
les réseaux d’eau,
les transports,
l’agriculture,
et parfois la santé (hypothermie, surmortalité).
3. Ce que vagues de chaleur et vagues de froid ont en commun
Même si l’un concerne le chaud, l’autre le froid, il s’agit dans les deux cas de phénomènes extrêmes définis selon les mêmes grands critères.
3.1 Des extrêmes par rapport aux “normales”
Dans les deux cas, on raisonne par rapport aux normales climatiques locales :
Une température de 30 °C peut être un simple jour d’été banal dans le sud de l’Espagne,
mais correspondre à un événement extrême dans une zone habituellement fraîche.Une température de −10 °C sera courante dans un climat continental froid,
mais pourra participer à une vague de froid remarquable dans une région océanique tempérée.
On ne parle donc pas de valeur “absolue” uniquement, mais d’écart par rapport à ce qui est habituel.
3.2 Des épisodes qui durent
Pour être classé comme vague de chaleur ou vague de froid, l’épisode doit durer plusieurs jours :
Une journée isolée très chaude ou très froide → évènement ponctuel.
Plusieurs jours d’affilée, avec des nuits qui ne permettent pas à l’organisme, au sol, aux infrastructures de récupérer → vague de chaleur/froid.
C’est la durée qui fatigue les organismes, les sols, les réseaux, beaucoup plus qu’un “coup de chaud” ou de froid isolé.
3.3 Une dimension géographique
Il faut aussi que le phénomène touche une surface significative :
Une seule vallée très froide → pas forcément vague de froid nationale.
Quelques villes dans un dôme de chaleur urbain → pas forcément une vague de chaleur à l’échelle du pays.
Les services météo définissent donc des critères à l’échelle :
d’une région,
d’un pays,
ou d’un indicateur thermique national (moyenne de toutes les stations).
4. Pourquoi ces notions sont importantes (météo, santé, société)
Les vagues de chaleur et de froid ne sont pas qu’un sujet de chiffres : ce sont des phénomènes à risque, d’où la nécessité de les définir clairement.
4.1 Pour déclencher des alertes et des plans d’action
En France par exemple :
La vigilance canicule est basée sur les seuils de Météo-France et sert à déclencher des plans d’alerte (plans canicule, messages des autorités, consignes de santé publique).
De même, pour les vagues de froid, l’État publie des consignes spécifiques (hébergement d’urgence, protection des personnes fragiles, mise à l’abri des sans-abri, etc.).
Sans définition précise, difficile de savoir quand basculer d’un simple “il fait chaud/froid” à une situation qui justifie des mesures exceptionnelles.
4.2 Pour la santé publique
Les épisodes extrêmes ont un impact direct :
Les vagues de chaleur augmentent la mortalité (coup de chaleur, décompensation de maladies chroniques, etc.). Par exemple, en Europe, les récentes vagues de chaleur ont causé des dizaines de milliers de décès supplémentaires en quelques étés seulement.
Les vagues de froid exposent à l’hypothermie, au gel, aggravent certains problèmes cardiovasculaires et respiratoires.
Mieux identifier ces vagues permet :
d’ajuster les seuils d’alerte,
d’anticiper les pics de fréquentation des urgences,
d’organiser des campagnes de prévention ciblées.
4.3 Pour le climat et l’aménagement
À plus long terme, le suivi des vagues de chaleur/froid permet de voir :
comment elles évoluent avec le changement climatique,
si les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes, plus longues, plus intenses,
si les vagues de froid deviennent moins fréquentes, mais parfois encore possibles.
Les rapports climatologiques montrent déjà une augmentation nette de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur depuis les années 1950, sous l’effet du réchauffement global.
Ces informations servent à :
adapter les bâtiments (isolation, climatisation raisonnée, protections solaires),
concevoir des villes plus résilientes (végétalisation, limitation du goudron, îlots de fraîcheur),
dimensionner les réseaux électriques (pics de climatisation en été, chauffage en hiver).
5. En résumé
Pour répondre clairement à la question :
“Qu’est-ce qu’une vague de chaleur (canicule) et une vague de froid ?”
Une vague de chaleur :
période de temps anormalement chaud pour la région,
qui dure au moins 2–3 jours, parfois plus,
avec des maximales et minimales élevées,
et des températures nettement supérieures aux normales saisonnières.
En France, la canicule est une vague de chaleur particulièrement intense et durable, définie par des seuils départementaux jour/nuit sur au moins 3 jours.
Une vague de froid :
épisode de temps anormalement froid,
qui dure lui aussi plusieurs jours,
sur une large zone,
avec des températures bien en dessous des normales (souvent absence de dégel, minimales très basses).
Dans les deux cas, ce qui fait la différence avec une simple journée extrême, c’est :
la durée,
l’ampleur géographique,
l’écart par rapport à la normale,
et les impacts concrets sur la santé, les activités et les infrastructures.
Ce sont donc des notions centrales pour la météo opérationnelle, la santé publique et l’adaptation au changement climatique.