1. Climat qui se réchauffe = plus d’énergie dans le système Terre
Le changement climatique actuel se traduit d’abord par :
une augmentation des températures moyennes de l’air,
mais aussi un réchauffement des océans,
donc plus d’énergie dans l’ensemble du système climatique.
Cette chaleur en plus ne reste pas “théorique” :
elle réchauffe l’air au-dessus des continents,
elle réchauffe l’eau des mers,
elle modifie les régimes de pluie, le vent, les courants…
Et elle agit directement sur tout ce qui est glace : glaciers, banquise, calottes, permafrost.
2. De quelles “glaces” parle-t-on exactement ?
Sous le mot “glaces”, il y a plusieurs réalités, qui n’ont pas toutes le même effet sur le niveau de la mer.
2.1 La banquise (glace de mer)
C’est la glace qui flotte sur l’océan (Arctique, autour de l’Antarctique).
Elle est formée d’eau de mer gelée.
Si la banquise fond :
elle ne fait pratiquement pas monter le niveau de la mer,
parce qu’elle flotte déjà dans l’eau (comme un glaçon qui fond dans un verre).
En revanche, sa disparition a un impact énorme sur le climat (on y revient avec l’albédo).
2.2 Les glaciers de montagne
Ils sont situés sur les continents (Alpes, Himalaya, Andes, etc.).
Ils se forment à partir de la neige qui s’accumule, se tasse, devient glace.
Quand ils fondent :
l’eau s’écoule vers les rivières, puis vers les océans,
donc ils contribuent directement à la montée du niveau de la mer.
2.3 Les calottes glaciaires (Groenland, Antarctique)
Ce sont d’énormes masses de glace posées sur les continents.
Leur fonte, ou le détachement d’icebergs qui finissent par fondre, envoie de l’eau douce supplémentaire dans l’océan.
Là encore, comme pour les glaciers de montagne :
fonte de glace continentale = hausse du niveau de la mer.
2.4 Le permafrost (pergélisol)
Ce sont des sols gelés en permanence dans les hautes latitudes.
S’ils dégèlent, ils peuvent libérer de l’eau, mais surtout des gaz (CO₂, méthane).
Le permafrost joue donc plus un rôle de “bombe à gaz” pour le climat qu’un rôle direct sur le niveau des mers.
3. Comment le réchauffement du climat fait fondre les glaces ?
Le lien est assez direct : plus il fait chaud, moins la glace tient.
3.1 Air plus chaud = fonte en surface
Quand l’air se réchauffe :
la saison de fonte s’allonge (début plus tôt, fin plus tard),
la neige de surface fond plus vite,
la couche de glace s’amincit.
Sur les glaciers de montagne et sur les calottes (Groenland notamment) :
les épisodes de chaleur intense peuvent provoquer des pics de fonte impressionnants,
les glaciers reculent, se fragmentent, la glace “perdue” part vers les océans.
3.2 Océans plus chauds = attaque par en dessous
Les glaces au contact de l’océan subissent aussi le réchauffement de l’eau :
l’eau plus chaude rôde sous les plateformes de glace (surtout en Antarctique),
elle ronge la glace par en dessous,
cela fragilise les glaciers, augmente le débit de glace vers la mer.
Donc même si l’air ne semble pas “trop chaud” à un endroit, l’océan peut silencieusement grignoter la glace depuis le dessous.
4. Pourquoi la fonte des glaces fait monter le niveau de la mer ?
Il y a en fait deux grandes causes à la hausse du niveau moyen des océans :
La dilatation de l’eau (effet thermique),
L’apport d’eau douce venant de la glace continentale.
4.1 La dilatation thermique : l’eau chaude prend plus de place
Quand l’océan se réchauffe :
même si la quantité d’eau reste la même,
l’eau se dilate, elle occupe un peu plus de volume.
À l’échelle d’une baignoire, c’est négligeable.
À l’échelle des océans du globe, c’est loin d’être anodin :
la dilatation thermique contribue de façon importante à l’élévation du niveau marin.
4.2 La fonte de glace terrestre : “ajout” d’eau dans l’océan
On l’a vu :
glaciers de montagne,
calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique,
sont des réservoirs d’eau douce stockés sur les continents.
Quand ils fondent :
cette eau rejoint les rivières, puis les mers,
augmentant la quantité d’eau dans l’océan.
À la différence de la banquise (qui flotte déjà),
la glace posée sur terre augmente directement le niveau des mers quand elle fond.
5. Pourquoi parle-t-on de “boucles de rétroaction” avec la glace ?
La glace n’est pas seulement une conséquence du climat, elle réagit et retroagit sur le climat.
5.1 L’albédo : la Terre passe du blanc au sombre
La glace et la neige sont très claires :
elles renvoient une grande partie de la lumière du Soleil → elles ont un albédo élevé.
L’eau liquide (mer), le sol sombre, la végétation :
absorbent davantage d’énergie → chauffent plus.
Quand la glace et la neige reculent :
la surface claire est remplacée par des surfaces plus sombres,
la Terre absorbe plus de chaleur,
ce qui accélère encore le réchauffement local.
C’est une boucle de rétroaction positive :
plus il fait chaud → moins il y a de glace → plus la surface absorbe de chaleur → plus il fait chaud…
5.2 Le permafrost qui fond : libération de gaz à effet de serre
Quand les sols gelés dégèlent :
la matière organique enfouie peut se décomposer,
libérant du CO₂ et du méthane,
qui sont des gaz à effet de serre puissants.
Ces gaz supplémentaires renforcent encore l’effet de serre,
donc le réchauffement,
donc la fonte…
→ une autre boucle de rétroaction.
6. La montée du niveau de la mer : un effet du climat… qui influence aussi le climat
La montée du niveau des mers change aussi certaines pièces du système climatique :
les zones côtières sont plus exposées aux submersions marines lors des tempêtes,
certaines zones humides côtières, estuaires, mangroves peuvent être submergées ou transformées.
Indirectement, cela peut :
modifier des écosystèmes qui jouent un rôle climatique (par exemple les mangroves qui stockent du carbone),
changer la façon dont les tempêtes et les marées impactent les littoraux.
À plus long terme, des changements de grande ampleur de la répartition des glaces et de la salinité de l’eau pourraient aussi influencer certaines circulations océaniques profondes, qui jouent un rôle clé dans la répartition de la chaleur sur la planète.
Ce sont des domaines de recherche importants, car ils touchent au “climat global”.
7. Pourquoi ça nous concerne tous très concrètement
On pourrait croire que la fonte des glaces, c’est un problème “lointain”, réservé aux pôles.
En réalité, la hausse du niveau de la mer touche :
les zones côtières basse altitude,
de grandes villes littorales,
des deltas très peuplés,
des îles, parfois déjà menacées.
Même dans un pays non tropical, la montée de la mer :
augmente le risque d’inondations lors des tempêtes,
aggrave l’érosion du littoral,
rend la gestion des zones côtières plus compliquée (digues, infrastructures, ports…).
Et c’est un phénomène lent mais difficile à inverser :
la chaleur accumulée dans les océans et la fonte des glaces continuent d’agir sur des décennies à siècles, même si les émissions de gaz à effet de serre sont réduites.
8. En résumé
Pour répondre à :
“Comment la fonte des glaces et la hausse du niveau de la mer sont-elles liées au climat ?”
On peut retenir :
Le climat qui se réchauffe ajoute de la chaleur dans l’air et dans les océans.
Cette chaleur fait :
fondre les glaciers de montagne et les calottes glaciaires (Groenland, Antarctique),
réduire la banquise,
réchauffer l’eau des océans.
La banquise qui fond modifie l’albédo (moins de surfaces blanches → plus d’absorption de chaleur), mais ne fait presque pas monter la mer.
La glace posée sur terre (glaciers, calottes), en fondant, ajoute de l’eau aux océans → hausse du niveau moyen de la mer.
L’eau plus chaude se dilate, ce qui contribue aussi à l’élévation du niveau des mers.
La fonte des glaces et la hausse du niveau de la mer sont donc :
des conséquences directes du changement climatique,
mais aussi des éléments qui réagissent sur le climat (albédo, gaz libérés, circulation océanique).
En une phrase :
Le réchauffement du climat fait fondre une partie des glaces terrestres et réchauffe les océans, ce qui fait monter le niveau de la mer, tandis que la disparition de ces glaces modifie à son tour la façon dont la Terre absorbe et redistribue la chaleur.