1. Partir des besoins du public, pas de la technique
Avant d’écrire, pose-toi les questions que le public se pose vraiment :
“Est-ce que je dois prendre un parapluie ?”
“Est-ce qu’il va geler sur la route demain matin ?”
“Est-ce qu’on peut faire un barbecue ce week-end ?”
“Est-ce qu’il y aura du vent dangereux ?”
Ton bulletin doit d’abord répondre à ce genre de questions.
La dynamique des fronts, le jet-stream ou les modèles numériques, c’est intéressant, mais secondaire pour le grand public.
Tu peux garder en tête cette structure mentale :
Quoi ? (soleil, pluie, vent, froid, chaleur…)
Quand ? (matin, après-midi, soirée, nuit, tel jour)
Où ? (régions concernées, littoral, intérieur, plaine, montagne)
Combien ? (températures, intensité de la pluie/vent)
Avec quelle confiance ? (prévision fiable ou incertaine ?)
2. Structurer le bulletin : un fil logique simple
Un bulletin clair suit un ordre constant. Par exemple :
Résumé très court (2–3 phrases)
“Demain : matinée sèche et fraîche, pluies en fin d’après-midi, vent modéré.”
C’est la “météo en un coup d’œil”.
Aujourd’hui / demain en détail
Matin → Après-midi → Soirée / Nuit.
On décrit l’évolution : nuages, éclaircies, averses, vent, températures.
Les jours suivants
Tendance sur 3–5 jours : plus perturbé, plus sec, plus doux, plus froid.
Les phénomènes sensibles
Pluie forte, vent violent, canicule, gel, neige, orages.
On insiste sur les impacts : routes glissantes, chaleur en ville, etc.
Fiabilité / incertitudes
“Prévision très fiable jusqu’à jeudi, plus incertaine ensuite.”
Eventuellement les scénarios possibles si la situation est complexe.
Cette structure permet au public de suivre facilement et de retrouver les infos importantes à chaque bulletin.
3. Utiliser un vocabulaire simple (et expliquer les termes techniques)
Évite autant que possible le jargon brut :
❌ “Une dépression dynamique associée à un front occlus va balayer le pays.”
✅ “Une zone de mauvais temps arrive par l’ouest, avec des pluies parfois soutenues.”
Tu peux utiliser un terme technique si :
Tu l’expliques immédiatement,
Ou tu l’accompagnes d’une formulation simple.
Exemples :
“Une dépression, c’est-à-dire une zone de basse pression qui amène un temps plus perturbé…”
“Un front froid, c’est l’arrivée d’air plus frais qui provoque souvent des pluies et des averses.”
Préférer :
“pluie faible / modérée / forte” plutôt que “précipitations soutenues”.
“vent fort par moments” plutôt que “rafales convectives”.
“temps instable avec averses” plutôt que “forte convection diurne”.
4. Clarifier le temps : quoi, quand, où
4.1 Le temps : soleil, nuages, pluie, orages, neige
Visuellement et dans le texte, indique :
s’il fera plutôt beau, mitigé ou mauvais,
si les pluies sont passagères ou durables,
si les orages sont localisés ou étendus,
si la neige est probable et à quelle altitude.
Évite les formules vagues du type “temps changeant” sans préciser ce que ça implique.
4.2 Le “quand” : donner des repères clairs
Évite les termes trop flous (“en seconde partie de journée”) sans précision. Préfère :
“en fin de matinée”,
“dans l’après-midi”,
“en soirée”,
“dans la nuit de mardi à mercredi”.
Tu peux aussi donner des plages horaires :
“entre 15h et 18h”,
“en fin de nuit, vers 4–6h du matin”.
4.3 Le “où” : bien découper le territoire
Évite “sur le pays” si le temps est différent selon les régions.
Précise par grandes zones :
“au nord du pays / au sud du pays”,
“près de la mer / à l’intérieur des terres”,
“en plaine / en Ardenne / sur les reliefs”,
“principalement sur l’est / l’ouest / le centre”.
Utilise des mots comme :
“partout” si vraiment c’est général,
“surtout”, “principalement”, “localement” pour nuancer.
5. Donner des chiffres… mais pas trop
Les gens ont besoin de repères chiffrés, mais pas d’un tableau de données.
5.1 Températures
Indique les minimales (souvent la nuit / tôt le matin) et les maximales (après-midi).
Ajoute un repère :
“valeurs de saison”,
“plus fraîches que la normale”,
“très au-dessus des normales”.
Exemples :
“Minimales de 3 à 6 °C, maximales de 12 à 15 °C, des valeurs de saison.”
“Jusqu’à 30–32 °C en plaine : il fera très chaud pour la période.”
5.2 Pluie
Tu peux dire :
“quelques millimètres”,
“pluies parfois fortes”,
“cumuls importants possibles localement”.
Inutile de détailler 12,3 mm exactement :
un ordre de grandeur suffit pour le grand public.
5.3 Vent
Précise :
la direction (“vent de sud-ouest”, “vent du nord”),
la force :
“faible”, “modéré”, “fort”,
et éventuellement les rafales (“jusqu’à 70 km/h”).
Astuce :
Relie ça à des situations connues :
“Vent parfois fort en bord de mer, branches qui bougent nettement.”
“En rafales, le vent pourra gêner les deux-roues et les véhicules hauts.”
6. Parler de la fiabilité et des incertitudes
Un bulletin honnête explique aussi ce qu’on ne sait pas bien.
6.1 Utiliser un vocabulaire simple pour la confiance
Par exemple :
“Prévision très fiable pour demain et après-demain.”
“À partir de vendredi, la prévision devient plus incertaine : plusieurs scénarios sont possibles.”
“Risque d’orages isolés : certaines communes resteront au sec, d’autres pourront avoir une averse forte.”
6.2 Expliquer les cas délicats
Pour les situations sensibles (orages, neige, limite pluie/neige, brouillard) :
précise que tout ne peut pas être prévu à la rue ou à la minute près,
mais que le risque est connu.
Exemples :
“Difficile de savoir exactement où les orages vont se former, mais ils seront possibles sur l’ensemble de la région l’après-midi.”
“La limite entre pluie et neige est encore incertaine : elle pourra se situer légèrement plus au nord ou plus au sud que prévu.”
Ça renforce la confiance du public : on voit que la météo ne prétend pas être un “oracle”, mais un outil sérieux avec ses limites.
7. Adapter le bulletin au support : TV, radio, web, réseaux sociaux
7.1 À la télévision
Phrases courtes, rythme vivant.
Toujours parler en même temps que la carte :
“Les pluies arrivent par l’ouest”, en montrant la zone concernée.
Ne pas surcharger une phrase de chiffres :
“Il fera 14 à 16 °C l’après-midi, 12 °C au bord de la mer.”
7.2 À la radio
Le public ne voit rien : il faut décrire.
Positionne les choses :
“Sur le nord du pays, les nuages restent nombreux…”
“Sur le sud, davantage d’éclaircies.”
Sois clair sur les horaires :
pas “en soirée” seulement, mais “à partir du milieu d’après-midi et jusqu’en début de nuit”.
7.3 Sur le web / les applis
Combiner pictogrammes + texte :
les pictos donnent le visuel,
le texte explique les nuances (risque d’orages isolés, intensité, fiabilité).
Utiliser des listes à puces pour les infos clés :
“– Pluie faible le matin
– Averses plus fortes l’après-midi
– Vent modéré de sud-ouest”
7.4 Réseaux sociaux
Aller à l’essentiel : un message court, un visuel clair.
Exemple :
“⛈️ Risque d’orages cet après-midi, surtout au sud.
🌡️ 25–27 °C, lourd.
🌧️ Averses parfois fortes, localement grêle.
👉 Surveillez le ciel et vos activités en extérieur.”
8. Une petite check-list pour un bulletin météo réussi
Avant de finaliser ton bulletin, vérifie que tu as :
Donné un résumé en 2–3 phrases.
Décrit aujourd’hui / demain avec un ordre clair (matin → après-midi → soirée).
Indiqué les températures min/max avec un repère (de saison, plus chaud, plus froid).
Précisé les phénomènes importants (pluie, orage, vent fort, neige, gel).
Localisé les phénomènes (où ?) : nord/sud, littoral/intérieur, plaine/relief.
Donné des repères horaires compréhensibles.
Mentionné la fiabilité (prévision sûre ou à confirmer ?).
Utilisé un vocabulaire simple, sans jargon inutile.
Si tout ça est cochée, ton bulletin a de grandes chances d’être clair, utile et compréhensible par tous.