1. D’abord : que veut dire “la foudre tombe au même endroit” ?
Quand on parle de foudre qui “tombe” :
on désigne un éclair qui relie un nuage et le sol → un “coup de foudre”.
L’endroit frappé peut être :
le sol lui-même (un champ, un chemin, un terrain vague),
un arbre,
un bâtiment,
une antenne, une éolienne,
une structure métallique (pylône électrique, grue…).
Dire que la foudre “tombe plusieurs fois au même endroit”, ça peut vouloir dire :
le même objet (ex. : le même clocher),
la même zone de quelques mètres à quelques dizaines de mètres,
ou même le même point très précis, au centimètre près.
Dans tous les cas, la réponse est : oui, c’est possible, et ça arrive même très souvent.
2. Pourquoi la foudre a ses “cibles favorites”
La foudre ne tombe pas au hasard complet.
Elle suit des chemins privilégiés, qui dépendent de :
la hauteur des objets,
leur conductivité (capacité à conduire l’électricité),
leur forme (pointe, arête, sommet),
l’environnement autour (terrain plat, vallée, mer, ville…).
2.1 Les objets pointus et élevés attirent la décharge
Plus un objet :
est haut,
isolé (qui dépasse du reste),
et bon conducteur (métal, eau, arbre humide),
plus il a de chances de devenir le point de rencontre entre le nuage et le sol.
Pourquoi ?
Parce que, au moment où le champ électrique devient très fort entre le nuage et le sol :
des petites décharges ascendantes (appelées “traceurs ascendants”) peuvent partir :
des pointes,
des arêtes,
des objets élevés (clochers, antennes, paratonnerres, arbres…).
L’éclair qui descend depuis le nuage (traceur descendant) va se connecter à l’un de ces traceurs ascendants.
L’objet d’où part ce traceur devient le point d’impact.
Donc :
un clocher isolé dans un village,
une antenne de télécom,
un gratte-ciel,
ont beaucoup plus de chances d’être frappés… et refrappés.
2.2 Les mêmes lieux, les mêmes conditions
Les conditions qui favorisent un impact de foudre :
ne sont pas uniques à un moment donné :
→ elles peuvent se reproduire à chaque orage.
Un sommet de colline, un château sur un promontoire, un pylône, un paratonnerre :
resteront toujours des points privilégiés pour les décharges nuage-sol,
or, les orages peuvent passer chaque année, parfois plusieurs fois par saison.
Résultat :
certains endroits sont frappés des dizaines voire des centaines de fois en quelques années.
3. Un même orage peut frapper plusieurs fois au même endroit… parfois en quelques secondes
Il y a deux niveaux à distinguer :
Plusieurs impacts de foudre au même endroit au cours de la même saison / du même mois / de la même année.
Plusieurs impacts très rapprochés dans le temps, au cours du même orage, voire du même éclairement.
3.1 Plusieurs coups pendant un orage
Un seul orage :
peut produire de très nombreux éclairs,
certains internes au nuage,
d’autres nuage-sol, parfois sur une même zone.
La trajectoire générale de la foudre peut rester la même,
mais avec de petites différences d’un impact à l’autre : quelques mètres, quelques dizaines de mètres…
Si tu regardes une antenne ou un paratonnerre lors d’une forte activité orageuse :
il peut être frappé plusieurs fois au cours de la nuit,
et parfois par une série d’éclairs en rafale.
3.2 Plusieurs décharges dans le même canal
Souvent, ce qu’on perçoit comme un seul éclair :
est en réalité composé de plusieurs décharges successives dans le même canal.
Tu peux parfois voir :
un éclair qui “clignote”,
avec plusieurs flashs très rapprochés dans la même direction.
En réalité :
un premier canal est établi,
puis plusieurs retours de courant se produisent le long du même trajet,
chacun d’eux est un “coup de foudre” supplémentaire,
mais comme c’est très rapide, notre œil voit juste un scintillement.
L’endroit au sol peut ainsi :
être frappé plusieurs fois en une fraction de seconde,
ce qui revient à dire que la foudre peut frapper le même point plusieurs fois pour un même éclair visible.
4. Exemples concrets : bâtiments et structures souvent frappés
Même si tu ne donnes pas forcément d’exemples précis de bâtiments dans ton article, tu peux expliquer l’idée :
Les grands monuments, les tours, les antennes très hautes sont régulièrement frappés.
Les paratonnerres sont conçus pour ça :
→ leur rôle est justement de prendre les coups de foudre à répétition,
→ puis de conduire le courant vers le sol en limitant les dégâts.
On sait par exemple que :
des tours très hautes dans les grandes villes sont frappées très fréquemment chaque année.
les stations météo ou installations sur des sommets de montagne reçoivent souvent un grand nombre d’impacts sur une saison orageuse.
Ce n’est donc pas du tout exceptionnel que la foudre frappe plusieurs fois le même bâtiment ou la même zone.
5. “La foudre est déjà tombée ici, donc on est tranquille” : faux et dangereux
Un mythe à casser absolument :
“La foudre est tombée sur cet arbre / ce champ / cette maison aujourd’hui, donc elle ne retombera pas au même endroit tout de suite.”
Il n’y a aucune règle de ce genre dans la nature.
La foudre :
ne “sait pas” qu’elle est déjà tombée quelque part,
ne “répartit pas” équitablement ses coups,
ne se dit pas : “Bon, j’ai déjà frappé ce clocher, je vais laisser tranquille maintenant.”
Au contraire :
si un endroit est bien placé (haut, isolé, conducteur),
il a des chances de servir plusieurs fois de point d’impact au cours d’un même épisode orageux.
En pratique :
même si la foudre vient de tomber près de toi, il ne faut pas se croire en sécurité,
tant que l’orage est encore proche (tonnerre audible, éclairs visibles peu après le tonnerre), il faut continuer de se protéger.
6. Et pour une personne ? Peut-on être frappé plusieurs fois ?
C’est plus rare, mais oui, c’est possible :
Certaines personnes (statistiquement très peu nombreuses) ont été frappées plus d’une fois au cours de leur vie.
Parce qu’elles vivent ou travaillent dans des zones très exposées (montagne, plein air, métiers en extérieur),
ou parce qu’elles se retrouvent plusieurs fois au mauvais endroit, au mauvais moment.
Le principe est le même que pour un arbre ou un bâtiment :
si tu es la cible la plus favorable dans l’environnement (objet le plus haut, isolé, sur point élevé, en terrain découvert),
tu peux être frappé une première fois…
et tout à fait à nouveau dans un autre orage, voire dans le même, si tu restes exposé.
D’où l’importance de :
respecter les consignes de sécurité (ne pas rester isolé sur une crête, loin des abris, sous un arbre isolé, etc.),
même si “la foudre vient déjà de tomber pas loin”.
7. En résumé
Pour répondre clairement à :
“Les éclairs peuvent-ils tomber plusieurs fois au même endroit ?”
Oui, tout à fait, et c’est même très courant.
La formule “la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit” est un mythe.
En réalité :
La foudre frappe plus souvent :
les objets élevés,
isolés,
et bien conducteurs (arbres, antennes, tours, clochers, paratonnerres).
Ces mêmes objets sont susceptibles d’être frappés :
lors de plusieurs orages différents,
mais aussi à plusieurs reprises au cours d’un même orage.
Un seul éclair peut même comporter plusieurs décharges successives dans le même canal,
ce qui revient à frapper le même point plusieurs fois en une fraction de seconde.
Enfin :
Le fait qu’un endroit ait déjà été frappé ne protège en rien contre un nouveau coup de foudre.
Tant que l’orage est proche (tonnerre audible rapidement après l’éclair), la règle reste :
👉 on reste à l’abri et on ne suppose pas que “c’est bon, la foudre est déjà tombée ici”.
En bref :
oui, la foudre peut frapper plusieurs fois au même endroit,
et certains lieux sont même de véritables cibles récurrentes à chaque saison orageuse.