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Pourquoi les averses peuvent être très fortes dans une ville et inexistantes dans la ville voisine ?

Thème : Pluie & précipitations · Mise à jour : 26/11/2025

1. Toutes les pluies ne sont pas “étalées” de la même façon

D’abord, il faut distinguer deux grands types de précipitations :

Ta question concerne surtout ce deuxième cas : les averses convectives.


2. Un cumulonimbus, ce n’est pas une perturbation : c’est une “cellule”

Une averse forte vient souvent d’un seul nuage ou d’un petit groupe de nuages :

Ces nuages :

Par exemple :

Résultat :

Une ville est sous la “colonne de pluie”, la ville voisine est juste à côté… donc totalement au sec.


3. Une averse, c’est comme une tâche de peinture qui se déplace

Imagine que tu regardes une carte vue du ciel.

Un cumulus congestus ou un orage, c’est un peu comme une tache de peinture :

Sur son trajet :

Si le nuage passe pile au-dessus de Ville A :

Si Ville B est juste un peu décalée :

Et comme ces cellules orageuses peuvent naître, mourir et se réorganiser très vite, tu peux avoir :


4. L’échelle des averses : le “micromonde” de la pluie

Les perturbations océaniques jouent à l’échelle de centaines de kilomètres.
Les averses, elles, jouent à l’échelle de :

C’est ce qu’on appelle l’échelle locale ou “méso-échelle fine” en météo.

Concrètement :

Sur une carte radar de pluie :

C’est exactement ce qui se passe quand :

“Dans ma ville c’est la tempête, chez le voisin 5 km plus loin le sol est à peine mouillé.”


5. Le rôle des ascendances locales : une petite différence peut tout changer

Pour qu’une averse se forme, il faut un nuage convectif :
de l’air chaud et humide qui monte, se refroidit, condense, forme un cumulus, puis un cumulonimbus.

Mais l’endroit précis où ces bulles d’air chaud se déclenchent peut dépendre de détails locaux :

Il suffit parfois que :

Résultat :


6. Les villes elles-mêmes peuvent jouer un rôle

Les zones urbaines créent parfois des microclimats :

Ce n’est pas toujours le cas, et ce n’est pas une règle absolue, mais dans certaines configurations :

Pendant ce temps, une petite commune voisine, moins urbanisée, peut être moins concernée.


7. La trajectoire des cellules : un “couloir de pluie” très étroit

Quand un orage ou une averse est déjà formé(e), il suit une trajectoire dictée par :

On peut se retrouver avec un couloir de pluie :

D’où les témoignages du genre :

C’est parfois une impression (on retient surtout les épisodes marquants), mais parfois aussi une vraie conséquence de la répartition des trajectoires sur le relief et les courants dominants.


8. Pourquoi c’est surtout vrai pour les averses d’orage

Ce phénomène de contraste extrême entre une ville et la voisine est particulièrement typique :

Dans un épisode de pluie stratiforme (longue perturbation, ciel gris uniforme) :

Dans un épisode orageux :


9. En résumé

Pour répondre clairement à :
“Pourquoi les averses peuvent être très fortes dans une ville et inexistantes dans la ville voisine ?”

En bref :

Les averses d’orage sont des phénomènes très localisés. À l’échelle de quelques kilomètres, on peut passer du déluge total… au “pas une goutte”, simplement parce que la cellule orageuse n’est pas passée exactement au même endroit.

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