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Pourquoi il pleut plus souvent à certains endroits qu’à d’autres ?

Thème : Pluie & précipitations · Mise à jour : 26/11/2025

1. Pour qu’il pleuve, il faut deux choses

Avant de comparer les régions, rappelons la base :

Pour qu’il pleuve souvent, il faut :

  1. Beaucoup d’humidité disponible

    • Mer chaude, océan proche, grands lacs, sols humides, forêts…

  2. Un mécanisme qui force l’air à monter

    • Relief (montagnes),

    • rencontre de masses d’air (fronts),

    • réchauffement du sol (orages d’été),

    • convergence des vents…

L’air humide qui monte se refroidit, la vapeur d’eau condense → nuages → précipitations.
S’il manque l’humidité ou la montée d’air, la pluie devient rare.

Les différences de pluie entre régions viennent essentiellement de la façon dont ces deux ingrédients se combinent… ou pas.


2. Le rôle de la latitude : ceinture humide, zones sèches, régions tempérées

La Terre n’est pas chauffée de la même manière partout :

Donc rien qu’avec la latitude :

Mais ça ne suffit pas à expliquer pourquoi, à latitude comparable, certaines régions sont trempées et d’autres non. Là, on doit regarder le reste.


3. La distance à la mer : climat océanique vs continental

L’océan est la grande réserve d’humidité de la planète.
L’air qui passe au-dessus se charge en vapeur d’eau… et peut ensuite la lâcher sous forme de pluie.

3.1 Côtes exposées = régions souvent arrosées

Quand les vents dominants viennent de la mer :

C’est typiquement le cas des régions à climat océanique :
côtes ouest des continents aux latitudes tempérées (en Europe de l’Ouest, par exemple).

3.2 Intérieur des continents = plus sec (souvent)

Plus on s’éloigne de la mer :

Résultat :
l’intérieur des continents est souvent plus sec, voire aride, que les façades maritimes.

Cela dit, l’intérieur peut connaître de forts orages d’été grâce au réchauffement du sol, mais la pluie annuelle totale peut rester plus faible.


4. Les montagnes : machines à pluie d’un côté, machines à sécheresse de l’autre

Le relief joue un rôle énorme. Une montagne, c’est comme un mur placé sur la trajectoire de l’air.

4.1 Effet de barrage : côté au vent = très humide

Quand l’air humide venant de la mer rencontre une montagne :

  1. Il est forcé de monter le long de la pente.

  2. En montant, il se refroidit.

  3. La vapeur d’eau condense → nuages → pluie ou neige.

Résultat :

4.2 Effet de foehn : côté sous le vent = sec

Une fois passé le sommet :

  1. L’air redescend de l’autre côté.

  2. En descendant, il se réchauffe et s’assèche.

  3. Les nuages se dissipent → temps plus sec et plus doux.

On obtient un effet de “foehn” :

des versants très arrosés d’un côté, des vallées ou plateaux beaucoup plus secs de l’autre, parfois au point de créer des zones semi-désertiques.

C’est comme si la montagne “essorait” l’humidité d’un côté, laissant de l’air sec derrière.


5. Les courants océaniques et la mousson : la pluie au rythme des saisons

Les courants marins et les systèmes de vents saisonniers influencent aussi la fréquence des pluies.

5.1 Courants chauds vs courants froids

Un courant chaud au large :

Un courant froid :

5.2 Mousson : bascule saisonnière des vents

Dans certaines régions (sud et est de l’Asie, Afrique de l’Ouest, etc.), il existe un régime de mousson :

Résultat :
sur l’année, le total de pluie peut être énorme, mais concentré en quelques mois, le reste de l’année étant beaucoup plus sec.


6. Instabilité et orages : pourquoi certaines zones prennent plus d’averses

Même à distance égale de la mer, certaines régions voient plus d’averses d’orage que d’autres.

6.1 Sols qui chauffent plus facilement

Un sol :

chauffe plus vite que :

Un sol qui chauffe fort :

Certaines plaines intérieures, plateaux, zones urbaines, voient donc plus d’orages simplement parce que la convection thermique y est plus active.

6.2 Villes et îlots de chaleur

Les villes, avec leurs bâtiments, routes, toits sombres :

Ce n’est pas une règle absolue, mais dans certaines configurations, les lignes orageuses peuvent se réactiver en passant au-dessus des zones urbaines, augmentant la fréquence des averses.


7. Forêts, lacs, sols : microclimats humides ou secs

À plus petite échelle, le type de surface joue aussi un rôle :

Tous ces éléments créent des microclimats où il pleut plus (ou moins) souvent que dans les zones voisines.


8. Pourquoi il pleut plus souvent ici que là… en résumé

Si on remet tout ensemble, il pleut plus souvent à certains endroits qu’à d’autres parce que :

À l’inverse, il pleut moins souvent là où :

En bref :

la fréquence de la pluie, c’est le résultat d’un grand compromis entre où vient l’air, ce qu’il a traversé, sur quoi il passe, et ce qui le force à monter.

Même si “il fait moche” peut sembler une fatalité locale, derrière, il y a une logique atmosphérique très précise.

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