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Qu’est-ce qu’un modèle de prévision numérique du temps ?

Thème : Cartes météo & prévisions · Mise à jour : 27/11/2025

1. Pourquoi a-t-on besoin de modèles numériques ?

Avant l’ère des ordinateurs, la prévision météo reposait surtout sur :

Le problème : l’atmosphère est un fluide chaotique, en mouvement permanent, sur des milliers de kilomètres.
Impossible, même pour le meilleur expert, de “calculer à la main” ce qui va se passer en 3D dans toute l’atmosphère.

D’où l’idée :

et si on faisait faire ces calculs… à un ordinateur ?

C’est là qu’apparaissent les modèles de prévision numérique du temps :

Aujourd’hui, toutes les grandes prévisions météo (nationales, internationales, applis, sites) reposent sur ces modèles.


2. L’idée de base : découper l’atmosphère en petites cases

L’atmosphère, c’est un fluide continu : il y a de l’air partout, sans “cases” dans la réalité.
Mais un ordinateur, lui, a besoin de travailler avec des points et des mailles.

2.1 Une grille en 3D

Le modèle découpe donc :

On obtient une grille 3D :

Par exemple, un modèle global peut avoir :

Plus la maille est fine, plus le modèle peut représenter les détails (relief, orages locaux, brises, etc.)…
mais plus il demande de puissance de calcul.

2.2 Chaque case est comme une mini-station météo virtuelle

Dans chaque “case”, le modèle connaît :

C’est ça, le cœur du modèle.


3. Les lois de la physique au cœur du modèle

Un modèle numérique n’est pas une boule de cristal 😄 :
il applique des équations physiques bien connues, notamment :

Tout cela se traduit par des systèmes d’équations différentielles très complexes.

L’ordinateur ne peut pas les résoudre exactement :
il les approxime en faisant des pas de temps très petits (quelques secondes à quelques minutes) et en recalculant l’état de chaque case à chaque pas.


4. D’où viennent les données que le modèle utilise ? (assimilation)

Pour démarrer une prévision, le modèle a besoin d’un point de départ, un peu comme une vidéo a besoin de sa première image.

Ce “point de départ”, c’est l’état actuel de l’atmosphère, qu’on estime en combinant :

Mais ces observations :

Les centres météo utilisent donc une étape intermédiaire appelée assimilation de données :

c’est un processus mathématique qui combine les observations et les prévisions précédentes du modèle
pour obtenir la meilleure estimation possible de l’état initial.

Une fois qu’on a cet état initial, le modèle peut “lancer” sa simulation vers le futur.


5. Comment le modèle avance pas à pas dans le temps ?

Une fois l’état initial connu (par exemple à 00h), le modèle procède ainsi :

  1. Il regarde l’état de chaque case (T°, vent, humidité, pression…).

  2. Il calcule, à partir des équations physiques, comment ces variables vont évoluer pendant un très court laps de temps (par ex. 5 minutes).

  3. Il met à jour les valeurs → nouvel état à t + 5 min.

  4. Il recommence, encore et encore, jusqu’au terme de la prévision ( + 6 h, + 24 h, + 3 jours, + 10 jours, etc.).

À la fin, on obtient :

Ces sorties brutes du modèle sont ensuite :


6. Résolution : pourquoi le modèle ne voit pas tout en détail

Comme la grille a une taille de maille (par exemple 10 km), le modèle ne voit pas ce qui est plus petit que cette maille.

Par exemple :

Du coup :

Pour mieux voir les phénomènes locaux, on utilise des modèles à plus haute résolution (mailles de 1 à 3 km), mais sur des zones plus petites (par exemple seulement sur l’Europe de l’Ouest).

Plus la résolution est fine :


7. Un seul modèle ou plusieurs ? Les prévisions d’ensemble

Même avec des lois physiques parfaitement connues, la prévision météo reste incertaine :

Pour mieux gérer cette incertitude, on utilise :

des prévisions d’ensemble (ensemble forecasts).

Concrètement :

On obtient alors :

Les météorologues peuvent ainsi :


8. Les limites des modèles numériques

Un modèle numérique est un outil très puissant, mais il a des limites :

  1. Qualité des observations de départ

    • Si l’état initial est mal connu (peu de données sur une région, erreurs d’observation),

    • la prévision peut partir avec un “handicap”.

  2. Résolution limitée

    • Les phénomènes de petite échelle (orages isolés, brouillards très locaux, petites rafales, etc.) peuvent être mal représentés,

    • ou apparaître de façon plus “diffuse” que dans la réalité.

  3. Simplifications physiques

    • Certains processus (formation des nuages, précipitations, turbulence) sont très complexes,

    • ils sont décrits de manière approximative par des “paramétrisations”.

  4. Comportement chaotique de l’atmosphère

    • Au-delà d’un certain nombre de jours (souvent 7 à 10 jours),

    • les prévisions deviennent de plus en plus incertaines,

    • on ne parle plus de détails, mais de tendances générales (plus chaud/froid que la normale, plus humide/sec, etc.).

C’est pour ça que les modèles ne remplacent pas les météorologues :
les humains restent très importants pour interpréter, contrôler et expliquer les résultats.


9. En résumé

Pour répondre clairement à :
“Qu’est-ce qu’un modèle de prévision numérique du temps ?”

En bref :

un modèle de prévision numérique du temps, c’est le “cerveau mathématique” de la météo moderne,
sans lequel il serait impossible de prévoir de façon fiable l’évolution du temps sur plusieurs jours.

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