1. Qu’est-ce qu’une canicule ?
Dans le langage courant, on dit parfois “canicule” dès qu’il fait chaud quelques jours.
Pour les météorologues et les autorités, c’est plus précis.
1.1 Chaleur forte et durable
Une canicule, ce n’est pas juste un après-midi à 35 °C.
On parle généralement de canicule quand :
les températures maximales sont très élevées plusieurs jours d’affilée,
les températures minimales restent elles aussi élevées la nuit (la chaleur ne redescend pas vraiment),
et cela se produit sur une zone étendue.
Chaque pays ou service météo fixe ses propres seuils de canicule, adaptés à son climat :
dans un pays déjà très chaud, il faut des valeurs plus extrêmes pour parler de canicule,
dans un pays plus frais, des valeurs un peu moins élevées peuvent suffire à mettre la population en difficulté.
Mais l’idée générale, c’est :
Chaleur intense + plusieurs jours + nuits très douces = canicule.
1.2 Pourquoi les nuits sont importantes ?
Les nuits jouent un rôle clé :
si la nuit reste très chaude (par exemple ≥ 20 °C, qu’on appelle parfois “nuit tropicale”),
le corps a du mal à récupérer,
la chaleur s’accumule dans les bâtiments, les routes, les villes.
Ce manque de “pause fraîcheur” augmente :
le stress pour l’organisme,
les risques pour les personnes fragiles (personnes âgées, malades, nourrissons),
et rend la canicule beaucoup plus dangereuse, même si les températures maximales diurnes ne battent pas forcément des records absolus.
2. Qu’est-ce qu’une canicule “exceptionnelle” ?
Du point de vue météo/climat, “exceptionnel” signifie que l’épisode se situe très loin dans la partie rare de ce qu’on connaît.
Une canicule peut être qualifiée d’exceptionnelle si :
Les températures atteintes sont très rares dans les archives :
on bat des records mensuels ou absolus,
ou on arrive tout près de ces records sur de très vastes régions.
La durée est anormalement longue :
non pas 2 ou 3 jours, mais plusieurs jours voire semaines de chaleur intense,
sans véritable répit.
L’étendue géographique est remarquable :
une large partie d’un pays ou d’un continent est touchée,
et pas seulement une petite zone.
Les impacts sont majeurs :
forte surmortalité liée à la chaleur,
stress hydrique important, restrictions d’eau,
problèmes pour l’agriculture, les forêts, les énergies, la santé.
Dans le langage technique, on dira qu’on atteint des valeurs de retour très rare (par exemple un épisode qu’on n’attendrait statistiquement que tous les 30 ans, 50 ans ou plus).
En clair :
une canicule “exceptionnelle”, c’est celle qui marque les esprits et les statistiques, dont on se souvient longtemps et qui sort vraiment du lot par rapport aux étés habituels.
3. Qu’est-ce qu’une sécheresse ?
On imagine souvent la sécheresse comme un désert brûlant.
En réalité, une sécheresse, c’est avant tout un manque d’eau prolongé par rapport à ce qui est normal pour une région.
3.1 Plusieurs types de sécheresse
On distingue plusieurs formes de sécheresse, qui peuvent se combiner :
Sécheresse météorologique
manque de pluie pendant une période prolongée par rapport aux normales,
cumuls de précipitations nettement inférieurs à la moyenne sur plusieurs semaines ou mois.
Sécheresse agricole
l’humidité des sols n’est plus suffisante pour les besoins des plantes,
les cultures souffrent, les plantes se dessèchent ou stoppent leur croissance.
Sécheresse hydrologique
les rivières, les lacs, les nappes phréatiques sont à des niveaux très bas,
conséquences pour l’eau potable, l’irrigation, la navigation, les milieux aquatiques.
Sécheresse “socio-économique”
quand le manque d’eau commence à perturber fortement les activités humaines :
restrictions d’eau,
pertes agricoles importantes,
difficultés pour les industries, etc.
Souvent, une même période de déficit pluviométrique finit par se traduire, avec un certain délai, par ces différents types de sécheresse.
3.2 Rôle de la température dans la sécheresse
Même si la pluie est l’acteur principal, la chaleur joue aussi un grand rôle :
plus il fait chaud,
plus l’évaporation et la transpiration des plantes augmentent,
donc les sols se dessèchent plus vite.
Ainsi, une période de faible pluie + fortes chaleurs peut conduire à une sécheresse plus rapidement qu’un simple manque de pluie avec des températures normales ou fraîches.
4. Qu’est-ce qu’une sécheresse “exceptionnelle” ?
Comme pour la canicule, “exceptionnelle” signifie que l’épisode se situe très au-delà de ce qu’on observe habituellement.
Une sécheresse peut être qualifiée d’exceptionnelle si :
Le déficit de pluie est très marqué :
par exemple une saison avec beaucoup moins de pluie que la normale (50 %, 30 % ou moins),
et sur une longue période (plusieurs mois, voire plus).
La durée est inhabituelle :
la sécheresse se prolonge et/ou se répète sur plusieurs saisons,
les sols et les nappes n’ont pas le temps de se recharger.
La zone concernée est importante :
une grande partie d’un pays ou d’un continent manque d’eau,
et pas seulement une petite région.
Les impacts sont très forts :
récoltes perdues sur de vastes zones,
rivières très basses, parfois à sec localement,
nappes phréatiques en déficit marqué,
restrictions d’eau sévères,
augmentation des risques d’incendies de végétation,
impacts sur les écosystèmes (forêts qui dépérissent, mortalité piscicole, etc.).
En climatologie, on peut parler de sécheresse “exceptionnelle” si les indices (déficit de pluie, humidité des sols, débits des rivières) atteignent des niveaux qui ne se produisent statistiquement que très rarement (par exemple niveau de retour 30, 50 ans ou plus).
5. Pourquoi on insiste autant sur le mot “exceptionnel” ?
“Exceptionnel” n’est pas un mot pour faire peur dans les médias (enfin, ça ne devrait pas l’être 😅).
C’est une notion qui a un sens statistique et pratique :
Elle indique qu’on n’est pas dans une petite variation habituelle, mais dans quelque chose qui :
sort clairement de la norme,
met sous tension les systèmes de santé,
ou met en difficulté la gestion de l’eau, l’agriculture, les forêts, etc.
Dire qu’un épisode est “exceptionnel”, c’est :
signaler qu’il se produit rarement dans le climat tel qu’on le connaît,
attirer l’attention sur le fait que les infrastructures, les habitudes et les écosystèmes ne sont pas toujours adaptés à ces extrêmes.
Et, dans le contexte du changement climatique, cette notion est encore plus importante, car :
des événements autrefois “exceptionnels” peuvent devenir plus fréquents,
les statistiques sont en train d’être déplacées :
ce qui était rare devient moins rare,
ce qui était quasiment inédit peut finir par se reproduire plus souvent.
6. Comment expliquer ça simplement au grand public ?
Tu peux le formuler comme ceci :
Canicule :
“Période de chaleur très forte qui dure plusieurs jours, avec des journées très chaudes et des nuits qui ne rafraîchissent presque pas.”
Canicule exceptionnelle :
“Une vague de chaleur tellement forte, longue ou étendue qu’elle bat des records et provoque des impacts majeurs (sur la santé, l’eau, l’agriculture, etc.).”
Sécheresse :
“Période où il manque d’eau : il ne pleut pas assez longtemps, les sols se dessèchent, les rivières et les nappes baissent.”
Sécheresse exceptionnelle :
“Une sécheresse particulièrement longue ou intense, qui touche de grandes régions et entraîne des conséquences importantes : récoltes abîmées, restrictions d’eau, forêts en souffrance, etc.”
En résumé
Pour répondre à :
“Qu’est-ce qu’une canicule ou une sécheresse ‘exceptionnelle’ ?”
Une canicule, c’est une période de chaleur intense qui dure plusieurs jours, avec journées très chaudes et nuits peu rafraîchissantes, sur une zone étendue.
Une sécheresse, c’est un manque d’eau durable, lié à un déficit de pluie, souvent aggravé par des températures élevées et une forte évaporation.
On parle d’épisode “exceptionnel” lorsque :
les valeurs atteintes (températures, manque de pluie, durée) sont très rares dans les archives,
la durée est anormalement longue,
la zone concernée est vaste,
et les impacts sur la société et les écosystèmes sont majeurs.
En bref :
“Exceptionnel”, ce n’est pas juste “un peu extrême” :
c’est un niveau de chaleur ou de sécheresse qui sort vraiment du climat habituel,
au point de marquer durablement les statistiques… et les mémoires.