1. D’abord : climat ≠ météo
Pour comprendre le changement climatique, il faut bien distinguer :
la météo :
→ le temps qu’il fait aujourd’hui, demain, cette semaine (pluie, soleil, vent, température du jour, orages…).le climat :
→ la façon dont la météo se comporte en moyenne sur une longue période (30 ans ou plus) dans une région ou sur la planète.
→ températures moyennes, quantités de pluie, fréquence des vagues de chaleur, des épisodes de froid, etc.
Donc :
une journée froide en hiver n’invalide pas le réchauffement du climat,
une semaine pluvieuse en été ne prouve pas non plus l’inverse.
Le changement climatique, c’est un changement dans les moyennes, les tendances, la fréquence des extrêmes, pas juste un “mauvais temps” ponctuel.
2. Le climat de la Terre a déjà changé… mais pas comme aujourd’hui
La Terre n’a jamais eu un climat figé :
il y a eu des périodes glaciaires (avec de grandes calottes de glace),
des périodes plus chaudes qu’aujourd’hui,
des changements lents liés à :
la position de la Terre sur son orbite,
l’activité solaire,
les volcans,
la composition naturelle de l’atmosphère, etc.
Donc oui, “le climat a toujours changé”…
Mais ce que l’on appelle changement climatique actuel est particulier :
il est extrêmement rapide à l’échelle de l’histoire du climat,
et il est principalement dû aux activités humaines, surtout depuis le début de l’ère industrielle.
C’est cette combinaison vitesse + origine humaine qui fait toute la différence.
3. Le cœur du problème : l’effet de serre renforcé
3.1 L’effet de serre, c’est normal… et vital
Sans effet de serre naturel, la Terre serait une boule glacée, avec une température moyenne autour de –18 °C.
Grâce à certains gaz présents dans l’atmosphère, la planète garde une partie de la chaleur :
vapeur d’eau,
dioxyde de carbone (CO₂),
méthane (CH₄),
protoxyde d’azote (N₂O), etc.
Ces gaz laissent passer la lumière du Soleil, mais retiennent une partie de la chaleur réémise par la surface terrestre.
Résultat : une température moyenne d’environ +15 °C → conditions vivables pour la plupart des formes de vie.
Donc l’effet de serre n’est pas un “mal en soi”.
Le problème, c’est qu’on est en train de le doper.
3.2 L’effet de serre renforcé par l’Homme
Depuis environ 150 à 200 ans, les humains rejettent massivement des gaz à effet de serre dans l’atmosphère :
en brûlant des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) pour :
produire de l’électricité,
se chauffer,
faire rouler voitures, camions, avions, bateaux, etc.
avec la déforestation (moins d’arbres pour absorber le CO₂),
par certaines pratiques agricoles et industrielles (élevage, engrais, ciment, etc.).
Ces activités augmentent la concentration :
de CO₂ (principal gaz à effet de serre d’origine humaine),
de méthane,
d’autres gaz à effet de serre.
Plus il y a de ces gaz dans l’atmosphère, plus la Terre retient de chaleur :
c’est comme épaissir la couverture autour de la planète.
C’est ça, le moteur principal du changement climatique actuel.
4. Concrètement, que change le climat aujourd’hui ?
Le changement climatique, ce n’est pas seulement “la Terre qui se réchauffe d’un chiffre abstrait”.
Ça se traduit par plusieurs phénomènes observables, sur le long terme.
4.1 Réchauffement global de la température moyenne
La température moyenne de la planète augmente :
davantage sur les continents que sur les océans,
davantage dans certaines régions (par exemple les hautes latitudes).
Même un +1 ou +2 °C à l’échelle globale est énorme :
ce n’est pas la différence entre 20 et 22 °C dans une pièce,
c’est la moyenne de tous les jours, partout sur Terre, sur des années et des années.
Certains hivers restent froids, certaines journées restent fraîches,
mais la fréquence des années chaudes, des mois record, des vagues de chaleur augmente nettement.
4.2 Modification du régime des précipitations
Le climat qui change, ce n’est pas seulement la température ; c’est aussi :
des régions qui deviennent plus sèches (sécheresses plus fréquentes ou plus longues),
d’autres qui voient des pluies plus intenses,
une modification des saisons des pluies dans certaines zones.
L’atmosphère plus chaude peut contenir plus de vapeur d’eau →
quand il pleut, il peut pleuvoir plus fort sur de courtes périodes, favorisant des inondations rapides.
4.3 Fonte des glaces et montée du niveau de la mer
Le réchauffement entraîne :
la fonte des glaciers de montagne,
la diminution de la banquise arctique en été,
la perte de masse de certaines calottes glaciaires (Groenland, Antarctique),
la dilatation thermique de l’eau des océans (l’eau chaude prend plus de volume).
Tout cela contribue à la montée du niveau des mers, qui :
augmente le risque de submersion des zones côtières,
favorise l’érosion du littoral,
menace certaines îles basses et deltas très peuplés.
4.4 Plus d’extrêmes (chaleur, sécheresse, pluies intenses…)
Le changement climatique modifie la probabilité de certains événements :
vagues de chaleur plus fréquentes, plus longues, parfois plus intenses,
sécheresses plus sévères dans certaines régions,
pluies extrêmes plus probables,
des périodes d’hiver très doux plus fréquentes, même si des épisodes de froid restent possibles.
Important :
on ne dit pas qu’“un événement précis” est entièrement causé par le changement climatique,
mais que ce dernier augmente la probabilité et l’intensité de certains événements.
5. Changement climatique ≠ disparition de la variabilité météo
Même avec un climat qui se réchauffe :
il peut encore faire très froid quelques jours,
il peut encore neiger,
on peut encore avoir un mois de juillet pourri ou un hiver relativement normal.
Le climat, c’est la tendance générale.
La météo, c’est la variabilité au jour le jour.
Avec le changement climatique :
la “base” se déplace vers des valeurs plus chaudes,
mais la météo continue de fluctuer autour de cette base.
Image utile :
imagine que tu déplaces tout un escalier un mètre plus haut :
les marches sont toujours là,
tu peux toujours être en bas d’une marche ou en haut,
mais tout le système est surélevé par rapport à avant.
6. Pourquoi dit-on que le changement climatique actuel est “d’origine humaine” ?
Les scientifiques comparent :
ce qu’on observe (températures, glaces, océans, etc.),
avec ce que prédisent les modèles :
sans les émissions humaines (avec seulement les causes naturelles : volcans, soleil, etc.),
avec les émissions humaines (gaz à effet de serre, aérosols, etc.).
Résultat :
si on ne prend en compte que les facteurs naturels, on n’explique pas le réchauffement observé depuis plusieurs décennies ;
en ajoutant les émissions humaines, on retrouve beaucoup mieux l’évolution réelle.
C’est pour ça qu’on parle de changement climatique anthropique :
l’Homme est devenu un acteur majeur qui modifie le climat global.
7. En quoi le changement climatique nous concerne-t-il concrètement ?
Ce n’est pas un sujet abstrait réservé aux scientifiques.
Ses effets touchent déjà et toucheront de plus en plus :
La santé :
vagues de chaleur dangereuses,
qualité de l’air,
propagation de certaines maladies.
L’eau et l’agriculture :
sécheresses,
stress hydrique,
récoltes affectées par la chaleur, la sécheresse ou au contraire par les excès de pluie.
Les écosystèmes :
décalage des saisons (floraison, migrations),
espèces en difficulté quand leur environnement se modifie trop vite.
Les villes :
îlots de chaleur urbains,
gestion des pluies extrêmes,
adaptation des bâtiments, des réseaux.
Les régions côtières :
montée du niveau de la mer,
augmentation de la vulnérabilité lors de tempêtes et de grandes marées.
La météo que nous vivons au quotidien se déroule désormais dans un climat qui a déjà changé et qui continue d’évoluer.
8. Ce que le changement climatique n’est pas
Pour éviter quelques idées fausses :
Ce n’est pas :
“Il fait un peu n’importe quoi, donc c’est le climat qui devient fou”
“Une tempête = preuve du changement climatique”
“Une vague de froid = preuve que le réchauffement n’existe pas”.
Ce n’est pas non plus une théorie “non prouvée” :
c’est un constat, basé sur des mesures, des analyses, des modèles,
confirmé par de nombreuses sources indépendantes.
Et ce n’est pas un phénomène “lointain” :
il ne concerne pas seulement les ours polaires ou des îles du Pacifique,
il influence aussi la fréquence des canicules, les sécheresses, les pluies intenses ou la neige dans nos régions.
9. En résumé
Pour répondre clairement à :
“Qu’est-ce que le changement climatique ?”
On peut dire que c’est :
une modification durable du climat de la Terre,
caractérisée aujourd’hui par un réchauffement global rapide,
principalement dû à l’augmentation des gaz à effet de serre d’origine humaine (CO₂, CH₄, etc.),
qui entraîne :
une hausse des températures moyennes,
des modifications des régimes de pluie,
une fonte des glaces et une montée du niveau de la mer,
une plus grande fréquence ou intensité de certains événements extrêmes (chaleurs, pluies intenses, sécheresses…).
Il ne s’agit pas de la météo d’un jour, mais de l’évolution à long terme des moyennes et des extrêmes.
Le changement climatique est aujourd’hui l’un des grands enjeux de notre siècle, parce qu’il touche directement :
notre environnement,
nos sociétés,
notre santé,
notre sécurité et nos activités.
En une phrase :
Le changement climatique, c’est le climat de la Terre qui se transforme rapidement sous l’influence des activités humaines, en modifiant la fréquence et l’intensité du temps que nous vivons au quotidien.