1. Qu’est-ce que le verglas ?
Le verglas, ce n’est pas simplement de la “route gelée”.
C’est une couche fine, lisse et compacte de glace, souvent :
transparente ou légèrement brillante,
très adhérente au support (asphalte, pavés, trottoirs),
quasi invisible dans certains cas → d’où l’expression “glace noire” ou “black ice”.
Il se distingue :
de la neige tassée : qu’on voit clairement, plus blanche, parfois granuleuse ;
du givre sur les vitres ou les arbres : qui apparaît en structure cristalline plus dessinée.
Le verglas est particulièrement dangereux parce qu’il :
réduit brutalement l’adhérence des pneus (ou des semelles),
peut se former localement (un virage, un pont, un creux),
n’est pas toujours visible, surtout la nuit ou sous un éclairage artificiel.
2. Les grands types de verglas
On peut schématiser en trois grands cas :
Verglas de pluie verglaçante
→ de la pluie liquide tombe sur un sol sous 0 °C et gèle instantanément.Verglas de regel
→ de l’eau déjà présente (pluie ancienne, fonte de neige, flaques) gèle lorsque la température passe sous 0 °C.Verglas par humidité / condensation / givre au sol
→ l’humidité de l’air ou du sol se transforme directement en glace sur une surface froide.
Dans tous les cas, le point commun :
il y a de l’eau + une surface suffisamment froide → l’eau gèle et forme une couche lisse.
3. Comment le verglas se forme sur les routes ? (cas concrets)
3.1 Le cas le plus dangereux : la pluie verglaçante
C’est le scénario typique des bulletins météo très alarmants.
Situation :
En altitude dans les nuages : les précipitations sont d’abord neigeuses.
Elles traversent une couche d’air doux qui fait fondre complètement la neige → ça devient de la pluie.
Juste au niveau du sol : l’air est à température négative (sous 0 °C), parfois depuis plusieurs heures.
Les gouttes de pluie :
sont liquides quand elles arrivent sur la route,
mais elles sont surfondues : leur température est en fait inférieure à 0 °C, sans être encore passées à l’état solide.
Quand elles touchent :
le bitume,
les trottoirs,
les branches,
les fils électriques,
elles gèlent instantanément en formant une croûte de glace lisse → verglas massif.
C’est l’un des pires cas :
ça ressemble à de la pluie banale,
mais en quelques minutes, tout devient hyper glissant.
3.2 Le verglas de regel : la route “recongèle” après la pluie ou la fonte
Ici, on n’a pas forcément de pluie verglaçante au sens strict.
Scénario classique :
Il a plu, ou il a neigé puis la neige a commencé à fondre.
→ La route est mouillée, il y a des flaques, un film d’eau.La température de l’air ou du sol baisse pendant la nuit ou en fin de journée.
→ Dès que la surface tombe sous 0 °C, l’eau gèle.
Résultat :
Les flaques se transforment en dalles de glace,
le film d’eau se transforme en fine couche transparente,
la chaussée, qui paraissait juste “humide”, devient verglacée.
Ce cas est très fréquent :
après une journée humide suivie d’une nuit froide,
après un épisode de neige fondante qui dégouline et regèle le soir.
3.3 Humidité et givre au sol
Même sans vraie pluie, le verglas peut se former à partir de :
l’humidité de l’air (brouillard, air très humide),
l’humidité du sol (sol détrempé, rosée).
Si la surface :
perd de la chaleur (par rayonnement nocturne vers un ciel dégagé),
descend sous 0 °C,
l’eau ou la micro-rosée présente sur la surface :
gèle et forme une pellicule de glace.
C’est ce qu’on peut observer :
les matins froids après une nuit claire,
sur les routes peu circulées, les chemins, les trottoirs, les ponts.
On parle parfois de givre de surface qui, en pratique, se comporte comme du verglas.
4. Pourquoi certaines routes verglacent plus vite que d’autres ?
Deux routes, à quelques kilomètres d’écart, peuvent ne pas avoir du tout le même comportement.
Plusieurs facteurs jouent :
4.1 Ponts et viaducs : les champions du verglas
Les ponts et viaducs gèlent plus vite que les routes “pleines terre”, car :
ils sont entourés d’air : dessus, dessous, sur les côtés,
ils perdent plus rapidement leur chaleur.
Résultat :
la température de la chaussée y descend plus vite sous 0 °C,
le verglas peut s’y former alors que la route “normale” à côté est encore juste humide.
C’est pour ça que tu vois souvent les panneaux du type :
“Risque de verglas – pont glissant”.
4.2 Zones à l’ombre, creux, bords de forêt
Les routes exposées :
à l’ombre d’un bois, d’une falaise, d’immeubles,
dans un creux de terrain où l’air froid a tendance à stagner,
restent plus froides, surtout en matinée.
Conséquences :
l’eau y gèle plus facilement,
le verglas y persiste parfois plus longtemps alors que le reste de la chaussée a déjà séché.
4.3 Type de revêtement, circulation, traitement
Une route très circulée est souvent un peu plus “chaude” (par frottement, échappements, sels de déneigement répandus, etc.).
Une petite route de campagne peu fréquentée, non salée, peut :
rester humide plus longtemps,
verglacer plus facilement.
Le type d’asphalte joue aussi :
certains revêtements retiennent plus l’eau,
d’autres se sèchent plus vite.
5. Comment reconnaître la présence possible de verglas ?
Le plus grand danger du verglas, c’est de ne pas le voir venir.
Quelques indices (mais attention : ce ne sont pas des garanties absolues) :
Température proche ou en dessous de 0 °C (surtout la nuit / tôt le matin).
Route qui semble “juste mouillée”, avec un aspect lisse et brillant.
Conditions favorables :
pluie récente suivie de refroidissement,
brouillard givrant,
nuits claires (fort rayonnement, refroidissement des surfaces),
passage sous un pont, sur un viaduc, dans une cuvette.
À l’œil, le verglas fin peut ressembler à :
une simple route humide,
sans la texture un peu rugueuse qu’on distingue parfois avec la neige tassée.
D’où la règle :
si les conditions sont réunies (température, humidité, heure, type de route), il faut supposer qu’il peut y avoir du verglas, même si tu ne le vois pas clairement.
6. Pourquoi le verglas est-il si dangereux ?
6.1 Pour les véhicules
Sur verglas :
le coefficient d’adhérence des pneus chute brutalement,
la distance de freinage explose,
les systèmes électroniques (ABS, ESP) atténuent les risques mais ne les annulent pas.
Résultat :
perte de contrôle en virage,
patinage au démarrage,
impossibilité de s’arrêter à temps avant un obstacle.
Le plus traître, c’est l’alternance :
sections de route normales,
puis une zone verglacée dans un virage, un pont, une sortie de rond-point.
6.2 Pour les piétons
Pour les piétons, le verglas provoque :
chutes sur trottoirs, parkings, escaliers extérieurs,
blessures au poignet, au bassin, à la tête, etc.
Là encore, il est souvent invisible, surtout quand il recouvre une surface sombre.
7. Que peut-on faire pour limiter le risque ?
Sans faire un traité complet de sécurité routière, quelques grandes idées :
Anticiper :
surveiller les prévisions de pluie verglaçante / verglas,
être particulièrement prudent en cas de pluie sur sol froid, de nuit, tôt le matin.
Adapter la conduite :
réduire nettement la vitesse,
augmenter les distances de sécurité,
éviter les manœuvres brusques (freinage, accélération, coups de volant).
Redoubler de prudence :
sur les ponts, viaducs,
dans les zones ombragées,
sur les routes secondaires non traitées.
Pour les piétons :
éviter si possible les trottoirs brillants,
poser le pied avec précaution,
privilégier les zones sablées ou salées,
adapter chaussures (semelles avec bonne accroche).
8. En résumé
Pour répondre clairement à :
“Qu’est-ce que le verglas et comment se forme-t-il sur les routes ?”
Le verglas, c’est une fine couche de glace lisse et souvent transparente qui se forme sur les surfaces (routes, trottoirs, ponts) quand de l’eau gèle au contact d’un support sous 0 °C.
Cette eau peut venir :
de pluie verglaçante (pluie surfondue qui gèle instantanément à l’impact),
du regel d’eau déjà présente (pluie ou fonte de neige qui gèle quand la température baisse),
de l’humidité ou de la rosée qui se transforme en glace (givre de surface).
Le verglas se forme particulièrement :
la nuit ou tôt le matin,
après des pluies suivies de refroidissement,
sur les ponts, viaducs, zones ombragées et routes peu fréquentées.
Il est dangereux car :
il est souvent invisible,
il réduit très fortement l’adhérence,
et peut provoquer accidents de circulation et chutes de piétons.
En bref :
le verglas, c’est l’ennemi “invisible” de l’hiver sur les routes :
une simple pellicule d’eau qui, une fois gelée, transforme route ordinaire en patinoire,
d’où l’importance de bien comprendre quand et comment il se forme.