1. La neige : l’option “classique” de l’hiver
Comment ça se forme ?
Dans les nuages, dès que la température passe en dessous de 0 °C :
la vapeur d’eau se transforme en cristaux de glace,
ces cristaux grandissent, s’assemblent,
forment des flocons.
Pour que la neige arrive au sol :
elle doit traverser une colonne d’air globalement froide,
ou au moins ne pas passer trop longtemps dans de l’air franchement positif.
Si l’air est :
froid sur une bonne épaisseur → les flocons restent intacts
un peu doux, mais sur une faible épaisseur ou pendant peu de temps → flocons mouillés, lourds, mais encore de la neige.
Ce qu’on voit au sol
Des flocons de formes variées, plus ou moins gros :
neige poudreuse par temps froid et sec,
neige lourde et collante par temps proche de 0 °C.
Ils tombent doucement, ne rebondissent pas.
S’accumulent si le sol n’est pas trop chaud.
Risques principaux
Routes et trottoirs glissants,
visibilité réduite,
accumulation possible sur toitures, arbres, lignes.
2. La pluie verglaçante : la plus traître
La pluie verglaçante, c’est probablement le phénomène le plus dangereux pour la circulation… alors qu’en apparence, “il pleut juste”.
Le profil typique de température
Dans la colonne d’air :
En altitude : il fait froid → les précipitations naissent sous forme de neige.
Un peu plus bas : une couche d’air positive (au-dessus de 0 °C) fait fondre complètement les flocons → ça devient de la pluie liquide.
Tout près du sol : l’air est de nouveau négatif (sous 0 °C), mais la couche est trop mince pour que les gouttes aient le temps de regeler en vol.
Résultat :
tu as de la pluie froide, toujours liquide,
mais cette eau est à une température inférieure à 0 °C : on parle d’eau surfondues.
Ce qu’il se passe au contact du sol
Quand ces gouttes touchent :
la route,
les trottoirs,
les arbres,
les fils électriques,
elles gèlent instantanément et forment une pellicule de glace : du verglas.
À l’œil nu, ça ressemble à une pluie normale, mais :
en quelques minutes, tout devient extrêmement glissant,
parfois invisible (verglas transparent).
Ce qu’on voit au sol
Gouttes de pluie sur les vitres,
pas de flocon ni de bille de glace,
mais une fine couche lisse et brillante sur la route, les trottoirs, les branches.
Risques principaux
Accidents en série sur les routes,
chutes de piétons,
casse de branches et lignes électriques sous le poids de la glace,
situation potentiellement bien plus dangereuse qu’une simple chute de neige.
3. Le grésil : les petites billes de glace
Le grésil est souvent confondu avec la grêle, mais ce n’est pas la même chose.
On parle de petites billes de glace blanche ou translucide, généralement de quelques millimètres de diamètre, qui rebondissent au sol.
Le profil typique de température
Dans la colonne d’air :
En altitude, les précipitations sont neigeuses.
Elles traversent une couche douce (positive), qui fait fondre partiellement les flocons.
Puis elles passent à nouveau dans une couche bien froide avant d’atteindre le sol.
Dans cette dernière couche froide :
les gouttes ou flocons partiellement fondus recongèlent,
mais pas en gros blocs : plutôt en petites billes de glace.
On obtient donc du grésil, parfois appelé “granules de glace”.
Ce qu’on voit au sol
De petites billes de glace (quelques mm),
qui rebondissent sur la route, le toit, les vitres,
qui forment parfois une couche un peu croquante,
bruit caractéristique sur les fenêtres et carrosseries (plus sec qu’une goutte de pluie).
Le grésil :
est plus dense et plus dur que la neige,
mais nettement plus petit et moins destructeur que la grêle.
Risques principaux
Routes glissantes, surtout si le grésil se mélange à la pluie ou à la neige,
visibilité réduite si les averses sont fortes,
mais en général moins destructeur que la grêle (pas de gros impacts sur voitures, toitures, etc.).
4. La grêle : la glace des orages
La grêle est très différente du grésil :
👉 elle se forme dans les nuages d’orage (cumulonimbus), avec de puissants courants ascendants, et peut atteindre des tailles impressionnantes.
Comment se forme la grêle ?
Dans un orage :
de l’air chaud et humide monte très vite (courant ascendant),
à l’intérieur du nuage, il y a :
des gouttes d’eau,
des particules de glace,
des gouttes surfondues (eau liquide sous 0 °C).
Un petit noyau de glace :
est soulevé par les courants ascendants,
traverse des zones riches en gouttes surfondues → celles-ci gèlent en le touchant,
redescend un peu, puis est remonté à nouveau, etc.
À chaque passage :
il ajoute une couche de glace,
le grêlon grossit,
jusqu’à ce qu’il devienne trop lourd pour que le courant ascendant le retienne.
Il tombe alors vers le sol sous forme de morceau de glace compact.
Ce qu’on voit au sol
Des blocs de glace :
de quelques millimètres (petite grêle),
à plusieurs centimètres (grosse grêle),
souvent translucides, avec des couches visibles si on les coupe,
associés à des orages :
éclairs, tonnerre,
pluie forte,
parfois rafales de vent.
La grêle tombe généralement en saison chaude ou intermédiaire (printemps, été, début d’automne), dans les orages convectifs.
Risques principaux
Dégâts sur :
voitures (carrosserie, pare-brise),
toitures (tuiles cassées),
cultures (feuilles déchiquetées, fruits abîmés),
blessures possibles pour les personnes et animaux surpris à l’extérieur,
parfois dégâts importants sur les installations (serres, panneaux solaires, etc.).
5. Résumé comparatif : neige, pluie verglaçante, grésil, grêle
Voici une façon simple de les différencier :
Neige
Forme : flocons, souvent légers, plus ou moins gros.
Profil thermique : colonne d’air globalement froid (≤ 0 °C) sur une bonne épaisseur.
Nuages : nuages d’averses, perturbations hivernales, parfois cumulonimbus d’hiver.
Risques : routes et trottoirs glissants, visibilité réduite, accumulation.
Pluie verglaçante
Forme : pluie liquide, gouttes normales.
Profil thermique :
neige en altitude,
couche douce qui fait tout fondre,
dernière couche sous 0 °C juste au sol → gouttes surfondue qui gèlent au contact.
Nuages : souvent fronts ou perturbations, situations de redoux en basses couches.
Risques : verglas généralisé, très dangereux pour routes, piétons, structures.
Grésil
Forme : petites billes de glace (quelques mm) qui rebondissent.
Profil thermique :
neige en altitude,
couche douce qui fait fondre partiellement,
nouvelle couche froide suffisamment épaisse pour faire recongeler en vol.
Nuages : averses hivernales, perturbations.
Risques : glissance, mauvaise visibilité, mais dégâts matériel modérés.
Grêle
Forme : gros morceaux de glace durs, parfois plusieurs cm.
Profil thermique :
formation dans des cumulonimbus avec courants ascendants puissants,
multiples allers-retours dans le nuage, accumulation de couches de glace.
Nuages : orages (souvent printemps/été).
Risques : dégâts importants sur biens matériels et cultures, risques de blessure.
6. Quelques astuces pour reconnaître rapidement ce qui tombe
Ça tombe doucement, ça a l’air “floconneux”, ça n rebondit pas → neige.
Ça ressemble à de la pluie, mais tout devient glacé en quelques minutes → pluie verglaçante (danger !).
Ça fait un bruit sec sur la fenêtre, ce sont des billes qui rebondissent au sol → grésil.
Ça tombe fort, parfois avec un orage, et ce sont des gros morceaux de glace qui peuvent casser ou cabosser → grêle.
7. En résumé
Pour répondre clairement à :
“Quelle différence entre neige, pluie verglaçante, grésil et grêle ?”
Neige : cristaux de glace (flocons) qui arrivent au sol sans avoir complètement fondu.
Pluie verglaçante : pluie liquide qui tombe dans de l’air négatif près du sol et gèle instantanément sur les surfaces → verglas.
Grésil : petites billes de glace formées par fonte puis regel de la neige en cours de chute.
Grêle : gros morceaux de glace formés dans les orages par des allers-retours dans le nuage, portés par de puissants courants ascendants.
La différence se joue surtout dans :
la structure verticale de température entre le nuage et le sol,
le type de nuage (perturbation hivernale vs orage),
et la taille / forme des particules au sol.